Antoine Mermet
Photographe des rues, photographie sociale.
La nature est art. L'Homme son bourreau.
A Romainville, dans le nord est parisien, il existe une forêt luxuriante. La biodiversité y est remarquable mais fragile. Celle-ci s'est développée pendant plus de 50 années sur une ancienne carrière laissée à l'abandon.
A la suite de la fermeture de l'entreprise qui y exploitait les ressources en gypse, l'accès au lieu a été interdit et la nature y a repris ces droits. L'extraction de gypse nécessitait de creuser en profondeur. Le sol a été rongé pendant plusieurs dizaines d'années, créant de multiples galeries et rendant le sol instable.
La Corniche des forts, comme elle est appelée, nichée au cœur d'une zone densément peuplée est aujourd’hui le refuge pour bon nombre d'oiseaux nicheurs, de mammifères, d'espèces de papillons, d'insectes. La faune et la flore vivent en parfaite harmonie. Mais cet équilibre est aujourd’hui menacé.
En 2009 l'ensemble du site carrier, l'actuelle forêt, est racheté par la Région Île de France dans le but de le sécuriser et de le rendre accessible aux habitants. Depuis les années 2000 de nombreux projets ont été pensé sans que rien ne démarre.
La Région Ile de France, présidée par Valérie Pécresse depuis 2015, a désormais pour ambition de faire naître une "base de loisirs" sur ce lieu.
Les conséquences sur la forêt seront directes, réelles et irréversibles. Sur les 27 hectares, 8 vont être détruits, rasés, comblés. La biodiversité du site entier en sera affectée.
Au moment où il est urgent d'agir face à la destruction perpétuelle de notre planète, les espaces de ce type doivent impérativement être sanctuarisés.
La région annonce l'ouverture de son projet au public à l'été 2020.
De nombreuses voix s'élèvent.
L'association des Amis de la Corniche des Forts est présente sur le terrain depuis plusieurs années et l'est particulièrement depuis le début du déboisement début octobre 2018. Des dizaines d'opposants feront reculer l'avancée des travaux pendant plusieurs semaines par des actions de désobéissance civile, le dialogue, et une présence journalière sur le site.
Pour faire suite à ce retard et pour empêcher toutes entraves au bon déroulement de la coupe et du comblement des galeries, une clôture ceinturant la forêt est installée sous surveillance policière. Le tout pour un coût estimé à 150 000 euros.
Un moratoire sera demandé à la présidente de Région afin que les projets alternatifs soient sérieusement étudiés et pour apaiser les tensions.
38 millions d'euros ont été investi depuis 2000 dans ce projet sans même que les nombreux parcs déjà existant qui jouxtent la forêt ne soient valorisée et entretenus.
Sur fond de réaménagement immobilier du territoire, ce poumon vert comme il en existe peu en région parisienne va se faire amputer d'un de ses membres.
Une pétition, pour préserver cet espace sauvage, atteint aujourd’hui plus de 30 000 signatures
- Les machines ont laissé des traces -
Ces lignes auparavant bien gardées, enfouies et invisibles,
Celles-ci qui donnaient souffle à tous ces êtres vivants,
Sont aujourd’hui à découvert.
Une force supérieure à celle du vivant,
Une force destructrice,
Celle de l'être humain,
N'aura fait qu'une bouchée de ces dizaines années de vie.
A la suite de la fermeture de l'entreprise qui y exploitait les ressources en gypse, l'accès au lieu a été interdit et la nature y a repris ces droits. L'extraction de gypse nécessitait de creuser en profondeur. Le sol a été rongé pendant plusieurs dizaines d'années, créant de multiples galeries et rendant le sol instable.
La Corniche des forts, comme elle est appelée, nichée au cœur d'une zone densément peuplée est aujourd’hui le refuge pour bon nombre d'oiseaux nicheurs, de mammifères, d'espèces de papillons, d'insectes. La faune et la flore vivent en parfaite harmonie. Mais cet équilibre est aujourd’hui menacé.
En 2009 l'ensemble du site carrier, l'actuelle forêt, est racheté par la Région Île de France dans le but de le sécuriser et de le rendre accessible aux habitants. Depuis les années 2000 de nombreux projets ont été pensé sans que rien ne démarre.
La Région Ile de France, présidée par Valérie Pécresse depuis 2015, a désormais pour ambition de faire naître une "base de loisirs" sur ce lieu.
Les conséquences sur la forêt seront directes, réelles et irréversibles. Sur les 27 hectares, 8 vont être détruits, rasés, comblés. La biodiversité du site entier en sera affectée.
Au moment où il est urgent d'agir face à la destruction perpétuelle de notre planète, les espaces de ce type doivent impérativement être sanctuarisés.
La région annonce l'ouverture de son projet au public à l'été 2020.
De nombreuses voix s'élèvent.
L'association des Amis de la Corniche des Forts est présente sur le terrain depuis plusieurs années et l'est particulièrement depuis le début du déboisement début octobre 2018. Des dizaines d'opposants feront reculer l'avancée des travaux pendant plusieurs semaines par des actions de désobéissance civile, le dialogue, et une présence journalière sur le site.
Pour faire suite à ce retard et pour empêcher toutes entraves au bon déroulement de la coupe et du comblement des galeries, une clôture ceinturant la forêt est installée sous surveillance policière. Le tout pour un coût estimé à 150 000 euros.
Un moratoire sera demandé à la présidente de Région afin que les projets alternatifs soient sérieusement étudiés et pour apaiser les tensions.
38 millions d'euros ont été investi depuis 2000 dans ce projet sans même que les nombreux parcs déjà existant qui jouxtent la forêt ne soient valorisée et entretenus.
Sur fond de réaménagement immobilier du territoire, ce poumon vert comme il en existe peu en région parisienne va se faire amputer d'un de ses membres.
Une pétition, pour préserver cet espace sauvage, atteint aujourd’hui plus de 30 000 signatures
- Les machines ont laissé des traces -
Ces lignes auparavant bien gardées, enfouies et invisibles,
Celles-ci qui donnaient souffle à tous ces êtres vivants,
Sont aujourd’hui à découvert.
Une force supérieure à celle du vivant,
Une force destructrice,
Celle de l'être humain,
N'aura fait qu'une bouchée de ces dizaines années de vie.