La fin approche pour le grand immeuble d’Habitations à Loyers Modérés (HLM) situé au croisement de la Rue George Boisseau et de la rue Madame de Sanzillon à Clichy-la-Garenne, ville des Hauts-de-Seine, bordée à l’Est par Levallois-Perret et à l’Ouest par Saint-Ouen.

Celui-ci est imposant, austère, recouvert de briques rouges sur son rez-de-chaussée et gris sur ses 11 étages.
Construit durant les années 60 à côté de la vaste fonderie Citroën, cet ensemble de 250 grandes habitations a accueilli durant 60 ans de nombreuses familles, qui pour beaucoup étaient issues de l’immigration.
C’est Les Trente Glorieuses lorsque le bâtiment est construit. Le besoin en main d’œuvre est important et les personnes qui viennent s’installer pour travailler trouvent ici des logements abordables, neufs, et plutôt grands.
La dernière grande rénovation du bâtit date de 1990. Depuis, peu à été fait et la structure est vieillissante.

Il y a trois ans, le bailleur social Hauts-de-Seine habitat, en charge de la gestion des logements, et la mairie ont annoncé aux résidents qu’ils allaient devoir partir. Un projet immobilier d’envergure nécessitant la démolition totale du bâtiment avait été acté.

La pression immobilière étant tellement forte dans Paris que la petite couronne, qui regroupe les départements des Hauts-de-Seine (92), de Seine-Saint-Denis (93) et du Val-de-Marne (94), est aujourd’hui le terrain de jeux de nombreux promoteurs.
Les structures des villes périphériques changent. Elles sont de mieu en mieux desservies par les transports en communs, des entreprises y implantent des bureaux, une population plus aisée s’y installe, les commerces se renouvellent, les prix de l’immobilier augmentent. La gentrification est à l’œuvre.
Les derniers espaces non bétonnés étant quasi inexistant sinon protégés, une des solutions pour réaménager les villes est de démolir pour reconstruire. Et bien souvent les premières personnes à faire les frais de ces réaménagements sont les personnes de classes moyennes, précaires voir très précaires.

A chaque départ une porte anti-effraction est installée, de nombreuses habitations sont murées pour éviter les squats, les communs sont très peu entretenus, y vivre n’est plus très agréable mais beaucoup restent extrêmement attachés au quartier.
Certaines familles s’inquiètent de ne pas avoir de nouvelles des services en charge du relogement, d’autres sont plutôt contentes de partir, plusieurs restent car les logements proposés sont trop éloignés, pas en état, ou trop petits et les personnes âgées voir malades ne voient pas comment elles vont partir.